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A l'occasion de la récente parution de son nouvel essai en histoire de l'art occidental intitulé "Glittering Images: A Journey Through Art from Egypt to Star Wars" (Random House, 2012), l'essayiste américaine Camille Paglia est interviewée sur son parcours intellectuel, sa conception de la libre pensée, de l'activisme et sa critique des dogmatismes.
Alessandro Mercuri : Vous évoquez souvent votre héritage italien et la dimension païenne de l'Église catholique romaine. De la Renaissance à l'âge du baroque, la représentation religieuse s'est déplacée des icônes de l'art chrétien à la peinture des mythes grecs et métamorphoses. Cette révolution artistique dans laquelle le Christ et Dionysos coexistent ou telle l'extase de sainte Thérèse du Bernin, semble importante à vos yeux. On pourrait presque imaginer la Renaissance comme fondement de la postmodernité. Comment articulez-vous cette période avec votre intérêt pour notre culture moderne des médias de masse ?
Camille Paglia : La clef de voûte de mon travail repose sur l'idée que la culture occidentale s'est développée à travers un long et insoluble conflit entre l’ancien paganisme et le judéo-christianisme. J’affirmais dans mon premier ouvrage
Sexual Personae que c’est une erreur historique de prétendre que le Christianisme avait vaincu le paganisme au début du Moyen Âge. Non, le paganisme passa dans la clandestinité et ressurgit, d’après moi, lors de trois moments-clés : la Renaissance (renouveau de l’humanisme et de l’esthétique) ; le Romantisme (un retour au culte Dionysiaque de la nature avec son émotivité et sa sexualité primitive et presque barbare) et la culture populaire moderne (Hollywood en tant que restauration du panthéon païen des dieux et déesses plastiquement parfaits, ouvertement sexuels).
Le Triomphe de Bacchus - Diego Vélasquez, 1629
Le paganisme a été obstinément conservé au sein de la population rurale italienne d’où furent issus mes ancêtres. (Ma mère est née à Ceccano dans le Latium et mes grands parents paternels en Campanie, aux environs d’Avellino et de Benevento). En effet, le mot latin
"paganus" désignait à la fois un
"paysan" et une
"personne vivant à la campagne" – initialement à l’écart de l’avancée du Christianisme qui arrivant de l’est méditerranéen, s’enracina d’abord à Rome parmi les patriciens. Le culte des grandes déesses de l’antiquité (Cybèle, Isis) se mua en celui de Marie, que les réformateurs protestants tels Martin Luther et Jean Calvin, attaquèrent à juste titre comme une intrusion dans le Christianisme des Évangiles. De même, la vénération des saints (rejetée également par les protestants) est une survivance du paganisme. Dans certains cas, les dieux étaient simplement renommés ; comme le dieu romain Janus qui devint San Gennaro, le patron de l’immense fête annuelle de Little Italy à New York.
Diptyque de Melun / Vierge à l'Enfant - Jean Fouquet (1452-1458)
Cybèle / Artémis d'Éphèse - copie romaine - 1er siècle ap. J.-C.
Selon moi, la création dans les années trente du
"glamour" par le système des studios hollywoodiens (notamment MGM et Paramount) avait des caractéristiques païennes magiques. Je reste fascinée par les films réalisés durant cette période exceptionnelle quand des hommes et des femmes ordinaires se transformaient en divinités grâce à la vaste machinerie du
star system. Les portraits glamour des photographes George Hurrell ou Edward Steichen qui montrent les stars hollywoodiennes rayonnant d'un charisme éblouissant sont pour moi aussi beaux que les grands chefs-d’œuvre de la peinture. Aujourd’hui, les stars d’Hollywood nous paraissent ordinaires et banales – trop familières à cause du nombre excessif de remises de prix et de photos fortuites mitraillées par les paparazzi dans les rues. Les films tout comme leurs stars ont perdu leur magie.
Jane Russell - George Hurrell, 1941
A.M. : Vos écrits révèlent une conception de la libre pensée hors des sentiers battus de la légitimité idéologique, dogmatique féministe ou marxiste. Penser par delà le bien et le mal d'une manière nietzschéenne semble être pour vous une attitude morale essentielle. En tant qu'activiste sociale ayant grandi dans les années 60, vous avez lutté contre de nombreuses formes de pouvoir, y compris le "politiquement correct". Quelle est selon vous la fonction d'un intellectuel ou d'un penseur dans la société contemporaine américaine ou mondiale ?
C.P. : J’ai quitté l’Église catholique romaine quand j’ai découvert que la libre pensée et la libre expression n’y étaient pas tolérées. Je me souviens très précisément de ce moment : j'étais assise sur un banc d’église en classe "d’éducation religieuse". Une nonne nous donnait un cours pour lequel le lycée de Syracuse dans l’état de New York, libérait les étudiants catholiques un après-midi par semaine. A un moment j’ai demandé :
"Si Dieu est toute miséricorde, est-il possible qu’il ne pardonne jamais à Satan ?" La réaction de la religieuse à cette question qui me semblait (et me semble encore aujourd’hui) très intéressante me stupéfia. Elle vira au rouge et en colère, se mit à hurler contre moi d’une manière qui me semblait à la fois grossière et irrationnelle. Ce fut la fin de mes efforts pour ouvrir quel que dialogue que ce soit avec la hiérarchie catholique.
Mon engagement pour la libre pensée et la liberté d'opinion constitue le principe essentiel, fondateur de ma vie et de ma carrière. Le mouvement radical
"Free Speech" à l’Université de Californie de Berkeley défraya la chronique au même moment (septembre 1964) où j’intégrais cet établissement. Cela incarnait pour moi l’essence de l’esprit fougueux et rebelle des années soixante. Donc, je ne comprends pas la désastreuse dégringolade de ma génération dans l'époque du "politiquement correct" qui débuta dans les années soixante dix. La gauche et le féminisme ensemble bâillonnèrent la libre expression avec excès – le tout au nom d’une pureté idéologique qui bientôt finit par ressembler à l’autoritarisme de l’Église catholique romaine. La normalisation des discours (
speech code) par la gauche s’est installée avec force dans les principales universités des États-Unis. Il existe des sanctions sévères pour les propos offensants – généralement qui blessent les sentiments de tel ou tel groupe protégé (les femmes, les noirs, les homosexuels, etc.). La situation est absolument scandaleuse. C’est en partie la raison pour laquelle la critique culturelle aux États-Unis est devenue si insipide et si médiocre. Les étudiants sont dressés pour obéir et non pour penser.
Free Speech Movement et son leader Mario Savio à UC Berkeley
photographie de Chris Kjobech - 20 nov. 1964
Il n’y a plus d’intellectuels aux États-Unis. Bernard-Henri Lévy, il y a quelques années, après avoir visité les États-Unis et effectué des conférences dans les plus grandes universités, Harvard y compris, dit qu’il n’avait pas rencontré d’intellectuels en Amérique, seulement des individus attachés à leurs partis pris. Il avait absolument raison. Les plus éminents professeurs en sciences humaines dans les plus prestigieuses universités prêchent les comportements du gauchisme à la mode tout en étant légers en matière d’économie et d’histoire en répétant tels des perroquets les derniers sujets de discussion superficiels du Parti Démocrate. Personnellement, je suis inscrite sur les listes du Parti Démocrate (j’ai voté pour Obama en 2008 mais pour le
Green Party en 2012, protestant ainsi contre la politique militaire hasardeuse d’Obama), mais je considère que c’est un devoir pour un intellectuel de critiquer toutes les positions politiques et tous les partis, y compris les siens ou siennes propres. La pensée grégaire des américains de gauche est infantile et lâche. Elle est intellectuellement apathique, comme les vieux dogmes religieux de la droite conservatrice.
La polarité gauche-droite n’est pas un aspect universel de l’histoire. Elle date de la fin du dix-huitième siècle seulement. Quelle absurdité que de traiter ces concepts de plus en plus stéréotypés comme des absolus éternels tels les théologiens de Moyen Âge considérant la loi divine. Il est du devoir et de la fonction de l’intellectuel aujourd’hui de rester à l’écart des chemins tous tracés et d’attaquer les clichés partout où ils apparaissent.
A.M. : En 2006, au cours de la Drexel InterView, vous mentionniez que vous et Andy Warhol aviez grandi dans une ville industrielle, Endicott NY pour vous et Pittsburgh pour Warhol. Comme le pape du pop art, vous avez été témoin de l'impact énorme de la culture populaire et de la consommation de masse. Vos conceptions ne sont pas alimentées par une critique issue de la gauche bourgeoise bien pensante. Comme vous le dites, vous "ne voulez pas ignorer la mission commerciale de la culture populaire ou son assise financière", mais vous dites aussi que: "Je suis une appréciatrice, une passionnée, une fan, je suis dans la célébration." Pourriez-vous expliciter ce concept de célébration ?
C.P. : Je déteste le cynisme du post-structuralisme et du post-modernisme qui prétend découvrir tromperies et glissements de sens dans chaque texte, aussi vénéré soit-il. Cette méthodologie est devenue un gadget fatigant – un jeu factice pour enticher des adolescents imberbes. Les gestes d’autrefois, audacieux et authentiquement d’avant-garde de Marcel Duchamp ou de Salvador Dali sont devenus des fonds de commerce pour universitaires de troisième zone. Je suis une critique féroce et sauvage, à la lumière de mes attaques contre les idées fausses et les réputations boursouflées ; mais ma véritable manière reste la célébration – que ce soit du buste de Néfertiti ou des premiers vidéo-clips de Madonna. Il est important d’honorer l’art sous toutes ses formes et de communiquer cet enthousiasme aux étudiants. Mais l’élite universitaire d’aujourd’hui est pleine de vandales carriéristes qui systématiquement détruisent la capacité de leurs étudiants à apprécier et estimer l’art.
True Blue - Madonna - vidéo de James Foley (1986)
Quant au mercantilisme, je suis bien placée pour rejeter la condamnation convenue du capitalisme que déversent les professeurs en sciences humaines ignorants des sciences économiques. En tant que produit d’une famille italienne immigrée, j’ai été personnellement témoin de la transition qui s'est opérée entre une culture immuable, tribale et agraire d’un vieux pays et l’industrialisation dans une ville d’usines américaine, jusqu'à la
middle class contemporaine et sa vie professionnelle dans le tertiaire. C’est le capitalisme qui a donné à ma famille une chance, une possibilité de se libérer et d'échapper à la pauvreté de la campagne italienne. Ma vie entière comme professeur et écrivain a été rendue possible par le capitalisme. C'est d'ailleurs le capitalisme qui a donné naissance à la femme moderne émancipée, qui pour la première fois dans l’histoire n’est plus dépendante du père ou du mari.
A.M. : Vous êtes reconnue en tant qu'intellectuelle et essayiste. Ce qui semblerait le plus pertinent dans l'expression «d'écrivain non-fictionnel», vous concernant, serait avant tout le terme «d'écrivain». Vous avez dit une fois que la plupart des gens n'écrivent plus des phrases et que pour vous l'écriture est une question d'architecture. Votre préférence irait plus à l'aphorisme ou l'épigramme qu'à de longs développements, abstraits et laborieux. L'intime «je» qui guide votre écriture n'est pas un narrateur objectif abstrait et désincarné. Votre travail est de l'ordre du passionnel, faisant preuve d'une certaine forme de paranoïa créative ou d'hubris rebelle. Quel est votre conception de l'essai comme genre littéraire dans l'histoire de la littérature ?
C.P. : Il est indéniable que j’aime les épigrammes. Je les ai étudiés pour la première fois dans un livre anglais trouvé par hasard dans une boutique de livres d’occasion quand j’étais au lycée :
The epigrams of Oscar Wilde. Il s'agissait d'un recueil de citations courtes et saisissantes tirées des essais, pièces et conversations de Wilde. Le ton impérieux de Wilde provient en partie de Baudelaire, apôtre intransigeant de l’art et de la beauté qui plus tard influença profondément mon travail. Je me suis également intéressée à l’esprit malicieux
Algonquin de Dorothy Parker des années vingt et son talent pour les piques dévastatrices. En fait, j’ai été inspirée par une caricature dessinée par Parker qui se représente en robe mais tenant une plume perlée d’encre tel un javelot qu’elle s’apprête à lancer dans un combat. C’est exactement la façon dont je conçois mon écriture. Ma longue appréciation de la nature de l’épigramme m’a énormément aidé quand j’ai soudainement attiré l’attention des medias en 1990, après la publication de mon premier livre très controversé. J'étais très souvent citée dans les journaux et les magazines. Les journalistes me posaient toutes sortes de questions et je produisais instantanément de bons mots qui frappaient et cadraient parfaitement avec le peu de place disponible pour leurs articles. Il s'agit simplement de ma façon de penser et de parler ! Après tant d’années de pratique, je peux projeter ma personnalité et mes prises de positions polémiques en une seule phrase. Je me souviens à l’université, avoir été intriguée par des fragments de poésie lyrique grecque : parfois un seul vers a survécu de l'œuvre de nombreux poètes connus, dont Sapho, et pourtant cet unique vers contient tout. J’admire cette qualité d'intense concision et j’essaye de l’imiter.
Au sujet des longs développements de la pensée,
Sexual Personae, un gros ouvrage de 700 pages que j'ai mis vingt ans à écrire, constitue un des plus ambitieux et compliqués essais jamais réalisés par une femme. Mon livre puise ses origines dans
Le second sexe de Simone de Beauvoir, une immense et imposante œuvre que j’ai lue et admirée pour la première fois à l’âge de 16 ans. Je vous renverrais à un chapitre de mon ouvrage concernant
L’important d’être constant de Wilde comme un exemple d’argumentation innovante. Il est implacable dans ses suites de tournures et crescendos surprenants. La structure de ce long chapitre est totalement originale et sans précédent dans la critique littéraire.
A.M. : En termes d'influences intellectuelles françaises, vous avez souvent mentionné votre admiration pour Sade et sa philosophie de la nature et votre aversion pour la French Theory et des penseurs comme Foucault et Derrida. Comment définiriez-vous cette influence créatrice sadienne et l'influence négative de la French Theory ?
Sade était un personnage à l’imagination sans bornes et faisait preuve d'une créativité incessante. Il pénétra au cœur du système moral de l’Occident ; il en dévoila chaque tabou pour mieux le violer. Quel esprit ! Sade était également un satiriste caustique qui pouvait tirer de la comédie de l’horreur. Quand j’étais à l’université, ses principaux ouvrages étaient disponibles partout en édition de poche chez
Grove Press. Il fut salué comme le prophète de la révolution sexuelle. Puis il disparut des librairies américaines. Dans les années soixante-dix, les universitaires des sciences humaines suivaient comme des moutons les Derrida, Lacan et Foucault. Sade fut effacé et oublié. C’est un scandale impardonnable. Le post-structuralisme était peut être nécessaire en France, avec son lourd fardeau de haute culture et ses contraintes raciniennes du langage, mais c’était totalement inutile aux États-Unis qui n’avaient jamais connu d'oppression culturelle de la part de l'
establishment. Tout le contraire ! L’Amérique est le pays d’Hollywood, des hamburgers et des bolides. Derrida, Lacan et Foucault n’avaient rien à apporter à la critique américaine qui aurait mieux fait de se diriger vers Marshall Mc Luhan et Leslie Friedler (deux influences cardinales pour moi à l’université).
Histoire de Juliette - Marquis de Sade (1801)
Au delà de ça, Foucault est un imposteur. J’ai écrit en 1991 une longue attaque détaillée contre le post-structuralisme centrée sur Foucault :
"Obligations pourries et fonds vautours : le monde universitaire à l’heure du loup" /
"Junk Bonds and Corporate Raiders: Academe in the Hour of the Wolf" (il fut réédité dans mon premier recueil d'essais
Sex, Art and American Culture). Chaque nouvelle idée importante attribuée par des acolytes mal informés, à Foucault, était empruntée d’une façon détournée par lui – d’Émile Durkheim à Erwin Goffman. Foucault était totalement inculte. Il ne maitrisait pas suffisamment ses sujets y compris l’antiquité classique et la sexualité et il ne prenait pas la peine de faire des recherches approfondies. Dans cent ans, cet engouement naïf pour Foucault nous semblera aussi bizarre que celui fébrile pour Emanuel Swedenborg aujourd’hui. Beaucoup d’humanistes laïques ayant abandonné la religion sont encore à la recherche du Messie ou de la figure du père. Aussi ai-je écrit une fois,
"mieux vaut Jéhovah que Foucault" - parce que le judéo-christianisme au moins a un grand livre de poésie hébraïque visionnaire à offrir.
A.M. : En France, l'actuelle ministre socialiste des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem veut abolir la prostitution et l'éradiquer de la société. La plupart des féministes françaises ont fait l'éloge du projet, alors que de nombreuses prostituées ont exprimé leur désapprobation. Quel est votre point de vue et votre approche libertarienne sur cette question?
C.P. : Les féministes françaises veulent abolir la prostitution ? Quel puritanisme réactionnaire. Qu’est-il arrivé à la France des grands films d’art et d’essai qui m’électrisaient à l’université grâce leur sexualité provocante et à leurs stars séduisantes telles Jeanne Moreau, désabusée, et la jeune Catherine Deneuve ? Ma position en tant que libertarienne est que l’État n’a aucun droit d’intervenir sur tout sujet impliquant nos choix personnels concernant notre corps. Donc la prostitution, l’avortement, l’usage des drogues et le suicide se situent au-delà du domaine légitime du gouvernement. Alors que j'avertirais mes étudiants des dangers des drogues (qui produisent du plaisir à court terme mais des maux à long terme), je ne porterais en revanche aucune mise en garde à l'encontre de la prostitution pour autant qu’elle soit volontaire. J’appuie de tout mon cœur à la fois les prostitué(e)s et la prostitution. Je condamne les attaques acharnées des travailleurs sociaux et des psychologues contre les prostituées ou l’idée qu’ils s’en font et qu’ils dépeignent à n’en plus finir en victimes ou bien en produits issus d’un milieu violent. Oui, cela peut être vrai dans certains cas et même de nombreux cas mais cela ne constitue pas toute la réalité. Comme je l’ai écrit, les prostituées qui réussissent le mieux sont si intelligentes et habiles qu’elles sont invisibles. Il est parfaitement raisonnable d’exiger des prostituées qu’elles ne troublent pas l’ordre public. Aussi ne devraient-elles pas déambuler autour des écoles ou des églises, ou racoler agressivement aux terrasses des cafés. Et il est aussi raisonnable que les maisons closes ne soient pas autorisées dans de petits appartements situés dans des collectifs où d’autres résidents pourraient être incommodés. Mais dans une démocratie moderne, les prostituées ont parfaitement le droit de conduire leur vie comme elles le souhaitent. Qu’elles soient salariées ou travailleuses indépendantes, les prostituées fournissent un service important qui est d'une indéniable valeur pour une partie significative de la population depuis les origines de la civilisation. En effet leur existence même, défiant l’autorité du judéo-christianisme, est intrinsèque à notre liberté d’imagination sexuelle.
Catherine Deneuve & Georges Marchal dans
Belle de Jour - Luis Buñuel (1967)
traduit de l'anglais (américain) par Uliano Mercuri et Alessandro Mercuri
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