INVADERS
Mondo Kawaii @..@
Alessandro Mercuri __ 11 juin, 2013


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Ils s’appellent Cuddles, Giggles, Lumpy, Toothy, Nutty, Flaky, Flippy. Il y a aussi Petunia, Splendid et Disco Bear. Ce sont des onomatopées, des écureuils, des lapins, des ratons laveurs, des castors, des oursons. Ils gambadent avec allégresse dans une nature enfantine au son d’une musique puérile teintée d’hystérie. Ils sont adorables, naïfs et innocents, un peu simples d’esprit, et heureux car le royaume des cieux est à eux. Nous sommes dans un monde merveilleux, paradis des enfants, les infans, ceux qui ne parlent pas. Il y a en ce monde d’adorables créatures qui elles, parlent et chantent une langue incompréhensible faite d’onomatopées, d’interjections, de grimaces et de sourires. Animaux anthropomorphes, les personnages dessinés-animés de la série Happy Tree Friends, font parti d’une catégorie d’être imaginaire appelé les toons. Qui dit être, dit métaphysique. Il existe une métaphysique du Toon comme il existe une métaphysique du Tout et du Rien, un monde défini par Aristote, comme situé au-delà des réalités physiques.
 
Dans un article en date du 27 août 2005 à 07:52, un contributeur anonyme surnommé Mister Cola définit sur Wikipedia version française le toon comme “un genre de personnage de dessin animé (souvent américain) surréaliste et comique, souvent hystérique et étant capable de défier les lois de la physique et/ou de la logique afin de donner le plus de rythme à ses histoires.”
 
Le 3 décembre 1942, depuis Alma Ata au Kazakhstan, Sergueï Eisenstein, écrit à la gloire de Walt Disney. Depuis la terre mère de Borat Sagdiyev, le Kazakhstan, Eisenstein, le metteur en scène d’une révolution communiste et cinématographique, théorise l’apport immense de l’inventeur de Mickey à la culture mondiale. Que Disneyland ait eu raison de Sovietland n’y changera rien. Encore faut-il réécrire l’histoire et clamer haut et fort qu’Eisenstein, l’un des pères du langage cinématographique n’a eu de cesse de louer la grandeur des toons de Walt Disney. Car de ses quatre doigts, Mickey aura ouvert une porte sur l’inconnu, nos origines refoulées par les dictatures intellectuelles et les tyrannies philosophiques : la pensée animiste, pré-logique, orale et chamanique. L’une des premières victimes collatérales du communisme soviétique et de son développement industriel fut sans nul doute le chamanisme sibérien. Le rationalisme idéologique évinça le monde des esprits et de la surnature. L’extinction culturelle fut programmée. Au crépuscule des dieux, le poète-barde disparut. La figure d’Orphée charmant de sa lyre les animaux sauvages, en nous, ne serait-elle plus qu’un vague souvenir ? Quand soudain au milieu d’une clairière, on entraperçoit une biche, oreille dressée, et vibrante, attentive aux dits d’Eisenstein. Car Eisenstein écrit : “Bien sûr, Bambi est incontournable. Bambi – c’est un tournant vers l’extase, sérieuse, éternelle (…) un retour pur et simple au totémisme et un saut en arrière dans l’évolutionnisme prae-history[1].”



Depuis l’extase disneyique, l’œil de Moscou veille sur l’évolution du cartoon californien. Roarrr !!!! Il est une formule latine inscrite au-dessus du lion rugissant de la MGM : Ars gratia Artis. L’art pour l’art, quelle sublime tautologie en chocolat recouverte de panache et d’ironie ! N’en déplaise aux délires utopico-crypto-coco-toonesques, Hollywood, the industry, est selon Eisenstein cette grande force émancipatrice au bénéfice de la masse laborieuse nord-américaine. Des studios MGM, Warner Bros et Paramount jailliront quantités d’êtres aux propriétés plastiques exceptionnelles, dignes des métamorphoses d’Ovide, les métamorphoses de Tex Avery : Bugs Bunny le lapin, Daffy Duck le canard, Droopy le Basset-Hound, Screwy Squirrel l’écureuil casse noisette. Puis vint internet.
 


En 2000, AOL, America Online, société de services internet rachète Tim Warner pour plus de 160 milliards de dollars. En 2006, Pixar propriété d’Apple Computer est achetée par The Walt Disney Company. Ici la question “C’est combien ?” a peu de sens. L’interrogation se fait plus secrète, symbolique et vénale : “Qui achète qui?” est désormais la question. Grâce à cette transaction financière, Steve Jobs, le patron gourou d’Apple, devient le principal actionnaire individuel de Disney. Après la disneyfication du réel, nous voici désormais plongés dans un monde appleisé, fusion des trois Grâces : Allégresse, Splendeur et Abondance et rencontre des trois pommes : Ève, Blanche Neige et Newton.
 
C’est au début des années 2000, en pleine crise spéculative de la bulle internet que la série Happy Tree Friends, conçue, écrite et animée pour le web, prend forme dans l’esprit de ses créateurs. L’un d’eux, Kenn Navarro, animateur philippino-américain alors designer de jeux vidéos auprès de Mondo Media se souvient : “Un jour, un annonceur commanda à Mondo la réalisation d’une séquence animée pour une publicité. C’était une publicité pour la protection de l’enfance. Son but était de sensibiliser les parents aux méfaits de la violence dans les dessins animés. Plusieurs idées nous vinrent à l’esprit : Happy Tree Friends était né.” Les bons sentiments et la vigilance morale se sont métamorphosés. L’ironie de l’histoire est savoureuse, le renversement des valeurs un outrage aux bonnes mœurs. Happy Tree Friends, les joyeux amis des arbres, incarnent en réalité le summum de la violence cartoonesque. Cuddles, Giggles, Lumpy, Toothy, Nutty, Flaky, Flippy adorables écureuils, lapins, ratons laveurs, et castors, nous charment par leur indolore insouciance, candeur et joie de vivre enfantine. Ils rappellent par certains traits de crayon et de caractère l’esthétique pop art et kawaï du mouvement Superflat de l’artiste Takashi Murakami. Kawaï signfie en japonais « mignon ». La figure archétypale kawaï a pour nom Hello Kitty, cette petite chatte qui n’a pas de bouche car elle parle avec son cœur, dixit le slogan de la compagnie Sanyo, créatrice du personnage.
 

Happy Tree Friends® et suivants - © Mondo Media. All Rights Reserved.
 
Les personnages de Happy Tree Friends, eux ont un cœur en guise de nez mais de leur bouche bien vite jaillit un torrent de sang et de viscères. Derrière l’art de la surface kawaï se cache la profondeur des entrailles, l’intériorité des organes, la substance blanche ou grise de l’âme.
 
En un clin d’œil, derrière les fleurs transparaît l’écartèlement des chairs. Les paysages toujours champêtres et bucoliques sont repeints à l’hémoglobine. Les charmantes créatures par mégarde ou par vengeance s’entretuent et se torturent en une véritable leçon d’anatomie. Au choix, elles sont éviscérées, énucléées, scalpées, crucifiées, décapitées, viviséquées, brulées, carbonisées, transpercées, trépanées, écartelées, sciées, dépecées, éventrées et parfois même démembrées. L’exécution est un spectacle, le supplice un délice. Faut qu’ça saigne et que le sang gicle. Certains en redemandent, d’autres ressortent souillés comme s’il avaient plongés les mains dans quelque chose de mou, tortueux et chaud. S’agit-il du cerveau, cet organe dont Alan Turing, le père des algorithmes et de l’ordinateur, disait qu’il avait la consistance du porridge tiède ?
 
Mais le succès est immense, l’audience record. Selon l’institut Visible Measures, la série totalisait au mois d’octobre 2009 près de 20 millions de web-spectateurs, se classant numéro un au palmarès des Webisode Series, séries spécialement conçues pour internet. Le public s’adonne avec délice à l’offense ou s’offusque du tourbillon de violence. Le courrier des spectateurs adressé aux créateurs de la série ne tarit pas d’injures : “Mon enfant de 12 ans est à cause de vous victime d’insomnies. Vous êtes d’horribles, d’horribles personnages. Allez en Enfer. Vous n’êtes qu’une bande de pervers.” *
 


Sur la voie de l’horreur extrême, le Gore, les pupilles sont dilatées, le regard médusé, le cœur au bord des lèvres. L’hallucination et le cauchemar vous habite. D’une cage d’ascenseur, une cascade de sang s’écoule comme un torrent. Puis l’image, telle une piscine entièrement se remplit de sang. La scène de The Shining est vue comme derrière une vitre de coulures rouges, à travers un filtre aux teintes amarante, carmin ou grenat. Au pays du Gore, l’on ne voit plus que par le sang, pour le sang. Voir à travers le sang tel est le fantasme du genre.
 
Happy Tree Friends est produite par Mondo Mini Show, propriété de Mondo Media. Le terme de Mondo comme celui de Gore renvoie à l’univers des films dits d’exploitation, exploitation de l’imaginaire par le voyeurisme. De la série B à la série Z, le Mondo érige le voyeurisme comme origine symbolique et concupiscente du cinéma. De grands cinéastes tel Russ Meyer et John Waters s’y sont adonnés avec complaisance et merveille : Mondo Topless en 1966 et Mondo Trasho de 1969. L’excitation rétinienne y est intense, lubrique et cruelle. Le livre I de la Métaphysique d’Aristote s’ouvre par cette apologie du voyeurisme cognitif : “Tous les hommes ont naturellement le désir de savoir. Ce qui le témoigne, c’est le plaisir que nous causent les perceptions de nos sens. Elles nous plaisent par elles-mêmes, indépendamment de leur utilité, surtout celle de la vue.”
 
Quatre siècles avant Aristote, Homère excellait déjà dans l’art de l’exploitation guerrière. L’Iliade abonde d’exactions poético-gore : [Il] le frappa à la fesse droite, et la pointe pénétra dans l'os jusque dans la vessie. Et il tomba en gémissant, et la mort l'enveloppa. (…) s'approchant de lui, il le frappa de sa pique aiguë derrière la tête. Et l'airain, à travers les dents, coupa la langue, et il tomba dans la poussière en serrant de ses dents le froid airain. (…) et fit pleuvoir du haut de l'aithèr des rosées teintes de sang (…) il le tua à terre ; et, lui coupant les bras et le cou, il le fit rouler comme un tronc mort à travers la foule. (…) On entendait les cris de joie et les lamentations de ceux qui tuaient ou mouraient, et la terre ruisselait de sang (…) et la pique d’airain pénétra jusque dans la cervelle en brisant les os blancs ; et toutes les dents furent ébranlées, et les deux yeux s’emplirent de sang, et le sang jaillit de la bouche et des narines, et la nuée noire de la mort l’enveloppa. (…) Et la pointe de la lance le traversa jusqu’au nombril, et il tomba, hurlant, sur les genoux ; et une nuée noire l’enveloppa, tandis que, courbé sur la terre, il retenait ses entrailles à pleines mains.
 

 
Pour Aristote, Homère est ce poète divin, incomparable, celui qui entreprit de mettre en poésie la guerre. L’horreur est un moment essentiel de la catharsis, qui par l’entremise de la pitié et de la crainte, accomplit la purgation des émotions. Dans La Poétique, au chapitre XVI, le philosophe écrit : “nous prenons plaisir à contempler les images les plus exactes de choses dont la vue nous est pénible dans la réalité, comme les formes d'animaux les plus méprisés et des cadavres”
 
La série Happy Tree Friends délivre elle aussi son lot de catharsis. Les entrailles s’y déversent en abondance et le sang inonde les paysages dessinés d’innocentes et charmantes créatures. A-t-on seulement le droit de reformuler la dialectique de la pitié et de la crainte par une dialectique du kawaii et du gore ? Le kawaii en secret dissimule et secrète son contraire. Plus le spectre s’élargit entre le mignon et l’abject, entre l’ingénuité et l’indécence, plus l’amplitude émotionnelle s’intensifie. Une vague de dégoût bien vite vous submerge et vous voilà noyé dans un océan d’amertume, de cruauté et désespoir. Fondu au noir.
 
A la manière du cinéma des origines, chaque épisode de la série se clôt par une fermeture à l’iris. Happy Tree Friends prolonge ainsi une longue tradition de l’histoire du divertissement : le slapstick, genre burlesque, chaplinesque ou grandguignolesque, où le recours aux effets et à la violence sont volontairement exagérés.
 
Les origines du slapstick remontent au XVIIIème siècle. Avant d’être un genre, le slapstick était un instrument utilisé sur scène lors des représentations théâtrales della Commedia dell’arte. Composé de deux lattes de bois que l’on entrechoque, le slapstick, en italien “batacchio”, permet par l’irruption d’un effet sonore d’amplifier l’effet d’une action. La violence d’un coup porté redouble ainsi d’intensité. Le sentiment de réalité se donne ici comme un effet théâtral, une exagération, un artifice de représentation, bien loin de toute visée proprement réaliste ou naturaliste.
 
Et pourtant le redoublement de la violence spectaculaire dont le but est de produire un effet spécial sur l’âme n’est pas du goût de tous. Happy Tree Friends est accusé de traumatiser la jeunesse :“Ce dessin animé est vraiment trop violent. Après avoir regardé un épisode, mon fils s’est presque saisi d’un couteau pour poignarder à mort sa petite sœur. S’il vous plait faîtes que cela cesse.”* s’exclame une mère américaine dans l’un des nombreux courriers de spectateurs outrés. Une croisade anti-Happy Tree Friends est même lancée.
 

 
Lauréate du Prix Pulitzer, la journaliste Katherine Ellison publie en 2005 une chronique dans le Washington Post intitulée “What’s Up, Doc ? A Bloody Outrage”. Le journal qui révéla le scandale du Watergate va-t-il avoir la peau de Cuddles le lapin, Giggles l’écureuil et Petunia la mouflette ? Les élucubrations gores de ces charmantes créatures serait une source de graves troubles physiques et psychiques chez les jeunes enfants. Les producteurs du dessin animé ont pourtant pris soin de déconseiller la série aux moins de 12 ans : Not for Small Children or Big Babies clame avec désinvolture le carton d’avertissement. Qu’importe, Katherine Ellison en appelle aux autorités régentes et suprêmes : la science et les neuroscientifiques. Marco Iacoboni est professeur en psychiatrie et en sciences du comportement à UCLA. Il est aussi directeur du Laboratoire de Stimulation Magnétique Transcranienne, l’un des instituts du Centre de Recherche en Cartographie Cérébrale de UCLA. Selon le scientifique, la voie de l’imitation serait toute tracée. Un assistant dans son coin épluche une orange mécanique. Non seulement la série Happy Tree Friends désensibiliserait l’enfant à la violence mais elle serait aussi comme une invitation à se comporter de manière violente. La cervelle qui gicle serait une invitation à faire gicler la cervelle. Délectable tautologie. Aristote dans La Poétique ne dit pas autre chose : “Le fait d'imiter est inhérent à la nature humaine dès l'enfance (…) les premières connaissances qu'il acquiert, il les doit à l'imitation, et tout le monde goûte les imitations.”
 

Danny Torrance interprété par Danny Llyod dans The Shining - Stanley Kubrick - 1980
 
Si le cerveau est le lieu de l’imitation, il est aussi celui de la voix intérieure, cette voix troublante dont on ne peut toujours comprendre le sens. Bip Bip. Danny, un petit garçon mange un sandwich au beurre de cacahuète tout en regardant un dessin animé : les aventures de Bip Bip et Coyote. Les parents de Danny ont surnommé leur enfant Doc’ en référence à la fameuse phrase de Bugs Bunny : “What’s up Doc’ ?”. “A Bloody Outrage” répondrait Katherine Ellison dans son article du Washington Post. Bip Bip. Le meilleur ami de Danny s’appelle Tony. Tony parle en Danny, Tony habite à l’intérieur de la bouche de Danny. Bip Bip. Tony au travers de Danny parle d’une voix reconnaissable entre toutes, une voix de toon. Tony défie les lois de la physique et de la logique. Tony est, on l’aura reconnu, le toon kubrickien de The Shining. Tony shines et stimule le magnétisme transcranien de Danny. Toon chamane, voyant, il est celui qui montre et protège du monde de l’horreur, des fantômes et de la folie. Tony, le toon voit gore. Il révèle l’abject, l’innommable, l’irreprésentable. A sa manière, Happy Tree Friends incarne la scène primitive, inquiétante et cartoonesque de l’horreur.
 
L’inquiétante étrangeté est le propre du dessin animé et le déluge de violence, une dimension inhérente de son histoire. Cette violence cartoonesque culmine entre 1942 et 1944 durant la participation des studios hollywoodiens à l’effort de guerre. Mais c’est au mois d’août 1945, au Japon que le toon révèle pleinement toute sa fureur. Arrivent alors sur Terre deux grandes faucheuses descendues du ciel dans leur manteau d’uranium, de plutonium, de cendres et de lumière. Et la mort prend alors le visage de Little Boy et Fat Man. Car c’est ainsi que sont nommées les deux bombes atomiques, tels deux personnages de dessin animé : Heckle et Jeckle, les pies bavardes, jumelles et chantantes, ou bien Droopy et Dripple, les deux Basset hound de Tex Avery. Droopy le père et Dripple le fils, Droopy Fat Man et Dripple Little Boy. L’histoire devient apocalypse et l’apocalypse un cartoon. Il devient alors essentiel d’appliquer au cartoon et à Happy Tree Friends ce que dit à propos de la vie Macbeth dans son étrange folie : une histoire contée par un idiot, pleine de fureur et de bruit et qui ne veut rien dire.
 
 
 
[1] Sergueï Eisenstein, Walt Disney, 1942.

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