KISS ME DEADLY
L'infini moins un
Alessandro Mercuri __ 05 janvier, 2014
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“You’re a dreamer Lex Luthor, a sick twisted dreamer.”
Superman

 
 
Il était une fois, il y a très longtemps, vers la fin des années 70, dans une galaxie lointaine, un père et son fils qui vivaient sur une planète enneigée, meringuée de glace, de givre et de cristaux appelée Krypton. Jor-El était le père et Kal-El le fils nouveau-né. Leurs jours étaient comptés. Le soleil de Krypton allait bientôt mourir. L’explosion de l’étoile était programmée. La planète boule de neige allait fondre comme une omelette norvégienne flambée. Baked Alaska. Pour sauver son fils, Jor-El déposa le bébé dans un berceau de cristal en forme d’étoile.
 

Superman (1978), film de Richard Donner
 
« Tu me porteras à l’intérieur de toi tout au long de ta vie, tu prendras ma force et la feras tienne, tu verras ma vie dans tes yeux comme je verrai la tienne dans les miens… Alors le fils deviendra le père et le père deviendra… le fils », dit Jor-El à son enfant, raconte Marlon Brando au spectateur. Accord des violons, des igloos, des sanglots paternels. Regardant droit dans la caméra, à travers les yeux de son fils, Jor-El est Marlon Brando et Marlon Brando incarne le père de Superman. Der Vater des Übermenschen. Si Dieu a fait l’homme à son image, Marlon Brando a fait Superman à la sienne : « Alors le fils deviendra le père et le père deviendra… le fils. »
 
L’équipe de tournage est ahurie. Sur Krypton, Jor-El parle avec son coeur, mais dans l’immense entrepôt de tournage 007 des studios Pinewood, Marlon Brando, lui, refuse d’apprendre son rôle ou d’en connaître les dialogues par coeur. Il ne fait que lire des cartons. Mais déjà, l’étoile engloutit Krypton.
 

Superman (1978)
 
Les stalactites opalescentes se brisent dans un bruit effrayant, les icebergs se retournent, les habitants chutent dans d’atroces et froids abysses, les verrières de glace s’effondrent, des lames de rasoir tombent des glaciers acérés, des cous sont coupés, des bouts de banquise glissent sur des flots de lave, des plaques de polystyrène flottent sur des gélatines rouges. Marlon Brando disparaît dans l’effondrement d’une civilisation, l’explosion d’une planète avalée par son étoile.
 

Superman (1978)
 
Une fois l’apocalypse passée, l’acteur quitte les studios anglais du comté de Buckinghamshire pour rejoindre Tetiaroa, un atoll de corail rose et de lagons bleus. Polynésiaque, l’île qui surgit transparente de la mer au nord de Tahiti a été achetée par l’acteur en 1965. Marlon Brando a découvert Tetiaroa lors du tournage des Révoltés du Bounty. Le roi Pomare 1er coiffé d’une tiare aux plumes d’oiseaux multicolores, entouré de Tahitiens et de Tahitiennes à la poitrine cachée sous les fleurs, les cheveux tressés de feuilles, accueille l’équipage du navire anglais. Deux siècles plus tard, la famille royale de Pomare accueille la production hollywoodienne tournée en décor naturel à l’endroit même où, en 1789, la révolution des matelots explose à bord de His Majesty’s Armed Vessel Bounty. Plusieurs émeutiers abandonnent le navire et se réfugient sur l’île de Tetiaroa. C’est une histoire vraie, du cinéma-spectaculaire-vérité. Le technicolor est la couleur des fleurs.
 

Mutiny on the Bounty (1962), film de Lewis Milestone
 
L’image cinémascope déborde d’amaryllis, d’hibiscus tachetés, de tiares et d’orchidées. À l’ombre des cocotiers en fruit, le premier lieutenant Fletcher Christian enlace Maimiti, l’indigène déesse aux colliers de perles et de fleurs. Marlon Brando enlace Tarita Teriipia, l’actrice sino-polynésienne, originaire de Bora Bora. À la fin du tournage, les amants se marient. Depuis, Marlon Brando se réfugie chaque année sur son île.
 

Mutiny on the Bounty (1962)
 
Des poissons perroquet, clown, écureuil et papillon nagent parmi les récifs coralliens et les pics de calcaire aux couleurs d’émeraude, de rubis et de saphir. Dans les eaux claires du lagon, de petites méduses contractent leur ombrelle dans un nuage de tentacules et de filaments. Elles ont pour nom Turritopsis nutricula. On les dit immortelles. Éternité remplie d’eau, la méduse transparente au coeur en forme d’oscillateur a un cycle de vie réversible. Elle grandit, mûrit, évolue puis involue et rapetisse au cours des années, des siècles et des millénaires. Sur l’île paradisiaque, la quiétude est animée d’un mouvement perpétuel. Des tortues géantes centenaires pondent leurs oeufs dans le sable puis s’assoupissent. Marlon Brando, allongé dans son hamac, déguste des coquillages de nacre et de chair.
 

Méduse Turritopsis nutricula, photo de Peter Schuchert
 
Au début des années 80, sur l’île de Tetiaroa, l’interprète d’Un tramway nommé désir, Jules César, Viva Zapata et Reflets dans un oeil d’or rencontre l’acteur de Pizzaiolo et Mozzarel, Les Ringards, Plus beau que moi, tu meurs, et Te marre pas… c’est pour rire. Marlon Brando a loué son île pour le tournage du Bourreau des coeurs, une comédie française à la française avec Aldo Maccione. Un flot de beauferie aux alluvions sablograveleuses prolonge son emprise en France ultramarine. Aldo Maccione demande « s’il veut bien faire un petit passage dans le film ? » à Marlon Brando, qui lui répond : « Are you kidding ? » Trêve de plaisanterie. Retour aux super-héros.
 

Le Bourreau des coeurs (1983), film de Christian Gion
 
Sur le rivage de Tetiaroa, l’acteur qui vient d’interpréter Jor-El, le père de Superman, se confie dans un entretien au magazine Playboy. Il y parle de son expérience d’acteur, de son improvisation et de sa lecture de cartons sur la planète Krypton : « C’est merveilleux de ne pas apprendre son dialogue. Vous y gagnez du temps et personne ne peut faire la différence. Cela vous rend plus spontané parce que vous n’avez aucune idée précise de ce que vous allez faire. Vous avez une vague idée de ce que vous allez dire. Puis à peine la chose a été dite que déjà vous ne pouvez plus vous rappeler de ce que vous vouliez vraiment dire. » Le manifeste esthétique et la performance artistique ont un prix. Pour 13 jours de tournage, Marlon Brando reçoit en 1978 un chèque de près de 4 millions de dollars soit une somme de 8 dollars à la seconde. En tenant compte des clauses financières de son contrat sur la participation aux bénéfices, le salaire de l’acteur se monte à un tarif de 33 dollars à la seconde. Comme le disaient le maréchal de France Jacques de La Palice et Andy Warhol : « Le temps c’est de l’argent » et « Art is money ».
 

L’île de Tetiaroa
 
Peut-on sérieusement imaginer que Superman aurait pu être Superman si son père n’avait été Marlon Brando ? Superman aurait-il pu traverser l’univers dans son berceau d’étoile et de cristal s’il n’avait jailli de la semence cosmique de son extraordinaire extraterrestre père ? Comme le montre la légende cinématographique, le périple interstellaire du jeune Kal-El prend fin quand celui-ci atterrit sur terre et grandit dans une ferme du Middle West. Devenu adulte, il embrasse une carrière de super-héros déguisé en prêt-à-porter polyester. Il ne cesse alors de sauver l’innocente humanité et la population de Metropolis en particulier.
 
Bien sûr, qui pourrait croire à une telle histoire ? Une chaîne de télévision de la ville de Metropolis met en doute la vérité du personnage volant et décrit ses improbables aventures comme étant un fantastic hoax (un canular fantastique). Superman ne s’appelle pas encore Superman. Le journal Metropolis Post titre à la une : « It flies » (ça vole), insistant sur l’anonymat du personnage. Le Metropolis Times : « Blue Bomb buzzes Metropolis » (une bombe bleue frôle Metropolis). Le Daily News écrit : « Look Ma — No Wires ! » (regarde Mmam, aucun fil ne le retient !) et le Daily Planet : « Caped Wonder Stuns City » (l’homme à la cape stupéfie la ville).
 




Superman (1978)
 
New York imaginaire ou Chicago de fiction, la ville de Metropolis doute de l’existence du super-héros extraterrestre. Si la métropole étatsunienne de Superman n’existe pas, il existe en revanche dans l’État de l’Illinois une ville de 15 561 habitants nommée Metropolis, fondée bien avant l’existence du mythe volant. La vraie Metropolis se considère donc tout naturellement comme la ville de Superman, voire sa « ville natale », où grandit Kal-El, petite ville de fiction appelée Smallville. À Metropolis, tout est logotypé et marqué du sceau du super-héros. Le drapeau américain y ressemble à une cape rouge magique flottant dans le vent. On y trouve un Super Museum entièrement dédié à Kal-El et à ses multiples incarnations visuelles, bandes dessinées (depuis 1932), dessins animés (depuis 1941), adaptations cinématographiques (depuis 1948) et télévisuelles (depuis 1950). Devant le palais de justice de la capitale du comté de Massac, Metropolis, trône une colossale statue du super-justicier et redresseur de torts de bronze peinte de rouge (bottes, cape et culotte), de bleu (combinaison maillot et collant) et de jaune (ceinture et fameux fond jaune du S supermanesque rouge). Du haut de son regard, 5 mètres et 2 tonnes de mythe vous contemplent. Mais le plus extraordinaire élément supermanesque de Metropolis est sans nul doute son journal local : le Metropolis Planet.
 

Statue de Superman, Metropolis, Illinois, États-Unis


La une du journal Metropolis Planet - 13 avril 2011
 
En couverture le titre planétaire rayonne et irradie de son globe pareil à celui du journal imaginaire le Daily Planet, quotidien de Metropolis, la ville de fiction. Tel Atlas soutenant la terre de ses bras, Superman sur l’anneau terrestre du Metropolis monte la garde. Si le réel journal du vrai Metropolis est issu du quotidien fictionnel du Metropolis imaginaire, comment peut-on distinguer le vrai du faux, le réel de la fiction ?
 

 
« — (…) Mais vous ne voulez pas dire que vous croyez sérieusement à l’imitation de l’Art par la Vie, et que la Vie en fait est le miroir et l’Art la réalité ?
 
— (…) Je le crois soyez-en sûr. Si paradoxal que cela semble – et les paradoxes sont toujours choses dangereuses – il n’en est pas moins vrai que la Vie imite l’Art bien plus que l’Art n’imite la Vie. »
 
Ainsi parlent les personnages d’Oscar Wilde dans Le Déclin du mensonge, et le Metropolis Planet semble définitivement plus irréel que l’imaginaire Daily Planet.
 
Le journalisme est un motif récurrent des aventures de Superman. Comme chacun sait, Clark Kent est la doublure du héros qui n’a pas encore de nom. Clark Kent est une couverture, un fraudeur, un imposteur qui se fait passer pour autre qu’il n’est : un journaliste. Clark Kent offre une légitimité journalistique au récit mythologique de Superman. Le journalisme sauve les apparences et transforme l’impossibilité de la fable en réalité factuelle. Il est la face cachée de la fiction imaginaire ; le ressort de la comédie au coeur de l’épopée. En un battement de paupière les polarités s’inversent et Clark Kent devient Superman. La transformation est rapide comme l’éclair, habile et insidieuse comme un message publicitaire subliminal. Mais Superman reste « ça », un super-héros sans nom. La mutation Kal-El / Clark Kent doit aussi advenir dans la parole. Le personnage doit se raconter. Clark Kent est justement journaliste au Daily Planet. « Celui qui lui arrachera les vers du nez bouclera sûrement la plus belle et la plus importante interview depuis que Dieu a parlé à Moïse », hurle le rédacteur en chef du quotidien.
 
En écho aux confessions de l’interprète de Jor-El, Marlon Brando, au magazine Playboy, voici quelques extraits de l’entretien entre Superman et la journaliste Loïs Lane, paru dans le Daily Planet, journal fondé à Metropolis en 1775 :
 
— Vous voulez un verre de vin ?
— Non, non, merci, jamais quand je vole.
— Eh bien, tout d’abord les questions vitales. Êtes-vous marié ?
— Euh, non, célibataire.
— Vous avez une petite amie ?
— Euh, non… non, mais si j’en avais une, vous seriez la première à l’apprendre.
— Quel âge avez-vous ?
— Plus de 21 ans.
— Quelle taille faites-vous ?
— 1 m 92.
— Et combien est-ce que vous pesez ?
— Environ 100-104 kilos.
— Eh bien euh… je suppose que le reste de vos… que toutes vos fonctions sont normales.
— Je vous demande pardon ?
— En des termes un peu plus délicats…
— Oui…
— Est-ce que vous… mangez ?
— Euh oui, oui je mange. Mais seulement quand j’ai faim.
— Maintenant est-il vrai que vous voyez au travers de n’importe quoi ?
— Euh oui, je me débrouille pas mal.
— Quelle est la couleur de mes sous-vêtements ? Oh pardon, ma question est embarrassante.
— Oh non, mademoiselle Lane… c’est juste que… Rose.
— Que dites-vous ?
 
Leurs bouches sont si proches, leurs lèvres presque jointes comme si l’on entendait leurs yeux murmurer.
 
— Vos sous-vêtements sont roses.
— Vous aimez le rose ?
— J’aime beaucoup le rose, Loïs.
 
Loïs est nue sous ses dessous de soie rose. Superman, lui, arbore des collants bleus saillants surmontés d’une culotte rouge qui révèle avec grâce ses attributs virils. Et, sans fin, Loïs se perd en des fantasmes d’orgasme instantané et de permanente volupté.
 
— Pourquoi vous ?
— Pardon ?
— Je veux dire pourquoi… pourquoi êtes-vous ici ? Vous avez bien une raison pour être venu ici ?
— Oui, je viens combattre pour la vérité, la justice et pour servir d’exemple.
 
Loïs est irrésistiblement tombée sous le charme du super-héros, le surhomme nietzschéen queer, imberbe ou rasé. L’inspiration linguistique la transporte au-delà du ravissement charnel.
 
— What a super man…
(Pause)
— Superman !
 

Superman (1978)
 
Le lendemain matin, à la une du Daily Planet, on peut lire : « J’ai passé la nuit avec Superman. » Kal-El, la créature extraterrestre à visage humain, alias Clark Kent, le journaliste terrien, est baptisé par une femme Superman. Mais une question demeure en suspens.
 
— Ah oui, à quelle vitesse vous volez, pendant qu’on y est ?
— Bah aucune idée… je n’ai jamais vraiment essayé de me chronométrer.
 
Les chaînes de télévision de Metropolis suivent les exploits de Superman en temps réel, 24 heures par jour, sept jours sur sept. Le seul et unique survivant de la planète Krypton semble doté du pouvoir d’ubiquité. Il peut être ici et là, et maintenant, en un instant. Dans sa forteresse cristalline de glace et de solitude, Kal-El et la mémoire vivante, irradiante de son père Jor-El s’entretiennent sur la nature du temps.
 
— D’après mes calculs, quand tu auras ce message, je serai mort depuis des milliers de vos années… Mais tu dois encore tenir ton identité secrète.
— Pourquoi ?
— Il y a pour cela deux raisons. La première c’est que tu ne peux pas sauver l’humanité 28 heures par jour.
— 24.
— Tu as raison, 24, telles qu’une journée en compte sur terre.
 
Sur terre, le jour ne succède pas seulement à la nuit. D’est en ouest, il fait simultanément jour et nuit. L’obscurité et la lumière sont concomitantes comme l’été et l’hiver dans les deux hémisphères. Telle est la contradiction terrestre. Sur terre, Kal-El est à la fois Superman et Clark Kent. Mais un jour de grande tragédie, Loïs décède avalée dans la faille de San Andreas lors d’un tremblement de terre qui s’ouvre, se dérobe et se craquelle. Dans un grondement de tonnerre, Superman crie sa peine et son désespoir. Il s’envole dans le ciel, traverse les nuages et s’élève dans l’atmosphère pour rejoindre la nuit stellaire. Telle une fusée, le super-héros décolle et s’affranchit de la gravitation terrestre à la vitesse de 11 km/s. La pesanteur est vaincue. La légèreté est victorieuse. Ainsi est définie la vitesse de libération, connue sous de multiples appellations comme vitesse parabolique, vitesse de fuite, d’échappement ou d’évasion. Selon la formule magique, v est la vitesse, G la constante gravitationnelle universelle, M la masse de la planète en kg, et R son rayon en mètre.
 

 
Superman est-il sur le point d’enfreindre les lois de la physique ? C’est alors que la voix de Jor-El, le père, résonne en orbite autour de la planète bleue : « Mon fils, il t’est interdit de modifier le cours de l’histoire humaine. » Le Saint-Esprit a-t-il jamais demandé à Jésus de ne pas interférer avec l’histoire humaine ? Gémissant de douleur mais rempli d’un divin pouvoir, Superman parcourt l’orbite terrestre dans le sens inverse de sa rotation, couvrant la circonférence équatoriale à la vitesse de 22 km/s. Le super-héros doit se presser car déjà la morte Loïs s’apprête à traverser les eaux du Styx. Superman n’est pas Orphée, il doit se dépêcher. Ébranlé mais déterminé, il accélère en ce point ultime où la terre ralentit, se fige puis tourne en sens inverse, rembobinant le cours du temps. Toujours à l’heure, Superman sauve Loïs avant même que la catastrophe n’ait eu lieu. Supersonique, le héros américain a atteint la vitesse absolue, le vide traversé par la lumière : 300 000 km/s. Marlon Brando est assoupi dans son hamac et, comme dans un rêve, Jor-El s’exclame au début du film :
 
This is no fantasy, no careless product of wild imagination.
« Ceci n’est ni un fantasme, ni le fruit d’une imagination débordante. »
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